Actualit�s
Retrouvez dans cette rubrique les �v�nements qui font l'actualit� de l'ARSLA de m�me que les nouvelles scientifiques : annonces et retour sur les manifestations organis�s au profit de l'ARSLA en soutien aux personnes touch�es par la SLA, vie de l'Association (r�unions d'adh�rents, assembl�es g�n�rales �), congr�s et symposium scientifiques, Journ�es Nationales de coordination des Centres SLA...
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mai 2009
Groupe bibliographique sur la SLA
Une de ses missions est �galement de diffuser aupr�s de la communaut� neurologique et scientifique une synth�se des avanc�es dans le domaine de la recherche autant fondamentale que clinique.
A cette fin, a �t� mis en place un groupe bibliographique (*) coordonn� par le Dr Pierre-Fran�ois Pradat (Paris), r�unissant des experts provenant des diff�rents centres de prise en charge SLA en France.
[(*) Groupe d�experts : Pierre-Fran�ois Pradat (Piti�-Salp�tri�re, Paris), Jean-Philippe Camdessanch� (Saint Etienne), Laurence Carluer (Caen), Pascal Cintas (Toulouse), Philippe Corcia (Tours), V�ronique Danel-Brunaud (Lille), Andoni Echaniz-Laguna (Strasbourg), Jesus Gonzalez (Piti�-Salp�tri�re, Paris), Guillaume Nicolas (Angers), Nadia Vandenberghe (Lyon), Annie Verschueren (Marseille)].
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Synth�se des actualit�s dans la recherche fondamentale et clinique sur la scl�rose lat�rale amyotrophique
Suivant notre volont� commune de permettre au plus grand nombre d�avoir acc�s aux donn�es les plus r�centes de la recherche sur la maladie, les Centres SLA et le groupe bibliographique sont tout � fait favorables � collaborer avec l�ARSla afin de diffuser les informations sur le site Internet de l�Association et dans Accolade.
La synth�se, r�dig�e par le Groupe bibliographique, fait le point sur les travaux les plus importants publi�s entre janvier 2007 et septembre 2008.
PRESENTATION
par le Dr Pierre-Fran�ois Pradat (Centre SLA de Paris)
Notre revue bibliographique a pour objectif de fournir une synth�se des travaux r�cents consid�r�s comme les plus significatifs dans le domaine de la recherche fondamentale, �pid�miologique et clinique. Il appara�t que la physiopathologie de la SLA est multifactorielle, faisant intervenir notamment les cellules non motoneuronales. Par ailleurs, une avanc�e majeure a �t� l�identification de la prot�ine TDP-43 comme marqueur neuropathologique commun de la SLA et de certaines formes de d�mence fronto-temporale. Son r�le a �t� r�cemment confirm� par l�identification de mutations du g�ne codant TDP-43 chez des patients avec une SLA sporadique ou familiale. Les progr�s dans la compr�hension des m�canismes de la maladie devraient permettre l��mergence de nouvelles pistes de neuroprotection et l�identification de nouveaux marqueurs de la maladie. Un effet neuroprotecteur du lithium a �t� mis en �vidence � partir d�une �tude r�alis�e dans une petite s�rie de patients SLA mais ces r�sultats demandent � �tre confirm�s par d�autres �tudes contr�l�es.
RESUME
par le Dr Laurence Carluer (Centre SLA de Caen)
Sp�cialement � l�attention de ceux, parmi nos lecteurs, peu familiers des termes scientifiques, le Dr Laurence Carluer (Centre SLA, CHU de Caen), membre du groupe bibliographique a bien voulu r�diger un texte reprenant l�essentiel de la synth�se dans des termes plus accessibles.
Nous l�en remercions tr�s chaleureusement.
Introduction
Un groupe d�experts de la coordination des centres de prise en charge de la Scl�rose Lat�rale Amyotrophique s�est constitu� avec l�objectif de fournir de fa�on r�guli�re une synth�se des travaux r�cents dans le domaine de la recherche.
Dans un souci de participer activement � l�information des personnes touch�s par la SLA et de leurs proches, ce groupe d�experts a exprim� sa volont� de transcrire � partir de chaque synth�se publi�e les points les plus importants de l�actualit� sur la recherche dans la SLA dans un texte destin� au grand public.
G�n�tique
Une avanc�e majeure dans la compr�hension des m�canismes � l�origine de la SLA a �t� la d�couverte d�une prot�ine dont le nom est TDP-43. Cette prot�ine TDP-43 est cod�e par un g�ne situ� sur le chromosome 1. Les chercheurs ont trouv� des mutations de ce g�ne chez des patients ayant une SLA sporadique (non h�r�ditaire) ou familiale (h�r�ditaire). Chez les patients SLA, mais aussi chez les patients ayant une d�mence fronto-temporale (DFT), une forme d�atrophie c�r�brale distincte de la maladie d�Alzheimer, cette prot�ine TDP-43 s�accumule de fa�on anormale et forme des agr�gats visibles en microscopie. La prot�ine TDP-43 serait donc un marqueur commun � la SLA et � la DFT, mais le r�le exact de cette prot�ine et le lien exact entre les deux maladies reste � pr�ciser.
Les d�p�ts anormaux de TDP-43 sont ci-dessous exp�rimentalement marqu�s en rouge gr�ce � un marquage par un anticorps dirig� contre cette prot�ine.
Epid�miologie
Une �tude r�alis�e chez 369 patients et 286 t�moins sugg�re que les anomalies du bilan lipidique seraient un facteur de protection dans la SLA. Les patients SLA ayant un taux �lev� de LDL (� mauvais cholest�rol �) avaient une survie allong�e. Le taux �lev� de LDL pourrait �tre un facteur agissant directement sur les m�canismes de d�g�n�rescence impliqu�s dans la maladie. Par cons�quent, l�arr�t des hypolip�miants peut �tre discut� chez les patients SLA. Une autre �tude va dans ce sens et a montr� que les patients trait�s par statines (hypolip�miant) s�aggravaient plus vite sur le plan fonctionnel que les patients n�en recevant pas.
Neuroprotection
1 � Le Lithium
L�un des �v�nements les plus marquants de l�ann�e 2008 dans le domaine de la SLA a �t� la publication dans une tr�s grande revue m�dicale am�ricaine d�un article en faveur d�un effet important du lithium chez les souris SOD1-SLA (mod�le animal porteur d�une mutation du g�ne SOD1 et d�veloppant une SLA) et surtout chez des patients atteints de SLA. Cet article a fait l�objet de beaucoup d�interrogations et de controverses
R�sultats chez la souris
L�administration de lithium � des souris SOD1-SLA retardait la survenue des troubles moteurs et allongeait la survie par rapport � un groupe contr�le trait� par plac�bo. Ces effets positifs sur la motricit� �taient �galement associ�s � un effet protecteur sur les motoneurones.
R�sultats chez l�homme
L�effet du lithium observ� dans cette �tude �tait plus important que l�effet des autres m�dicaments qui ont �t� essay�s dans la SLA, y compris le Rilutek. Cette �tude a �valu� sur 15 mois l�effet du lithium en association avec le Rilutek chez des patients souffrant de SLA. Ce groupe de patients trait�s par Rilutek et lithium a �t� compar� � un groupe de patients SLA trait�s par Rilutek seul. Un effet important du lithium sur la survie a �t� observ� puisqu�� la fin de l��tude aucun des patients trait�s par lithium n��tait d�c�d� alors qu�un taux de d�c�s de 29% �tait observ� chez les patients trait�s par Rilutek seul. L��valuation clinique montrait �galement que l��volution de la maladie �tait plus lente dans le groupe trait� par lithium. Cette �tude comporte toutefois de nombreuses limites qui ne permettent pas de conclure sur l�efficacit� r�elle du lithium chez les patients atteints de SLA. Les limites de cette �tude sont les suivantes : un trop faible nombre de patients dans les deux groupes, ce qui amoindrit la valeur des statistiques, et le fait que le m�decin savait quels patients prenaient du lithium, et que chaque patient savait aussi s�il prenait ou non ce m�dicament. Des essais visant � �valuer l�effet du lithium chez un nombre plus grand de patients sont pr�vus et vont d�buter prochainement.
2 � L�arimoclomol
L�arimoclomol est un traitement qui pourrait limiter l�accumulation de prot�ines anormales dans les cellules nerveuses. Chez les souris SOD1-SLA, l�arimoclomol permet d�am�liorer la motricit� et d�augmenter la survie. Ce traitement a d�j� �t� administr� � 84 patients qui l�ont bien tol�r�. Maintenant que la bonne tol�rance de ce produit chez l�homme est �tablie, la prochaine �tape sera l��valuation son efficacit� sur la maladie.
3 � Traitement par cellules souches provenant de la moelle osseuse
Une cellule souche (ou cellule indiff�renci�e) est une cellule qui, d�une part, peut donner des cellules sp�cialis�es comme des motoneurones et, d�autre part, peut virtuellement se renouveler ind�finiment. La possibilit� de remplacer les motoneurones � malades � par des motoneurones issues des cellules souches est une id�e novatrice mais dont la mise en pratique n�est pas envisageable dans un avenir proche. Une autre id�e plus facile d�application serait de prot�ger les motoneurones � malades � par des cellules souches qui peuvent secr�ter des facteurs de croissance (sorte de potion magique de la cellule).
R�sultats chez la souris
Des cellules souches ont �t� inject�es dans la moelle �pini�re des souris SOD1-SLA avant que les souris ne d�veloppent une SLA. Cette �tude a permis de montrer que l�injection de cellules souches retardait la mort des motoneurones.
R�sultats chez l�homme
Une �quipe italienne a �valu� les effets de l�injection de cellules souches dans la moelle �pini�re de 9 patients atteintes de SLA. Chez 4 patients, il semblerait qu�il existe un ralentissement de l�aggravation motrice. Chez tous les patients, malgr� un geste potentiellement dangereux, l�injection a �t� bien tol�r�e et n�a pas occasionn� d�effets secondaires. Le faible nombre de patients de cette �tude ne permet cependant pas encore de conclure � une efficacit� des injections de cellules souches dans la moelle dans le traitement de la SLA.
Traitements symptomatiques
1 � Traitement des troubles salivaires
Des patients atteints de SLA ayant une hypersalivation ont �t� trait�s par des injections de toxine botulique dans les glandes salivaires. Cette �tude a mis en �vidence une am�lioration de la g�ne salivaire chez 75% d�entre eux. Les effets secondaires qui ont �t� rapport�s sont des difficult�s temporaires � mastiquer chez quelques patients.
2 � Traitement de la spasticit�
La spasticit� ou raideur est une source de douleurs et d�inconfort parfois difficiles � soulager malgr� des traitements comme le baclof�ne en comprim�s. Une �tude a �valu� l�efficacit� du baclof�ne lorsqu�il est directement inject� dans le liquide c�phalo-rachidien gr�ce � une pompe. 75 % des patients ont vu gr�ce � ce traitement une am�lioration des douleurs.
Conclusion
La recherche fondamentale et clinique dans la scl�rose lat�rale amyotrophique est extr�mement active. L�identification du r�le de la prot�ine TDP-43 constitue une avanc�e majeure. Ces progr�s dans la compr�hension des m�canismes de la maladie devraient permettre la mise au point de nouveaux mod�les animaux, l�identification de nouveaux marqueurs de la maladie et l��mergence de nouvelles pistes de neuroprotection.